Définition

Souvent appelées « règles », il s’agit d’un phénomène physiologique naturel chez les personnes dotées d’un utérus. Cela se manifeste par l’écoulement de manière cyclique de sang et de tissus de la muqueuse utérine par le vagin en l’absence de fécondation. Elles surviennent généralement entre l’âge de 12 et 50 ans, bien que ces chiffres puissent varier, et peuvent durer de quelques jours à une semaine. Elles impliquent des dépenses tout au long de la vie.

BRIBES DE Récits

« Ça fait 2 ans que j’ai envie d’acheter des culottes menstruelles, car elles semblent allier confort et écologie. Malheureusement 180 € pour 6 c’est impayable actuellement pour moi. Rien n’est mis en place pour lutter contre ce coût. »

« J’ai un flux très important, ce qui m’oblige à changer de protections toutes les heures. Par cycle, j’utilise un peu plus d’un paquet entier de serviettes ce qui pèse réellement sur mon budget. »

« J’ai toujours eu des règles assez douloureuses et abondantes. Parfois, elles sont si fortes que je ne peux pas faire grand-chose d’autre que de m’allonger avec une bouillotte pour essayer de soulager la douleur. J’ai dû changer de travail, car mes absences pour ce motif n’étaient pas appréciées par mon ancien employeur. »

UN PEU DE RECUL

Les coûts des produits de protection menstruelle varient selon le type. Les protections jetables sont plus abordables à court terme, tandis que les options réutilisables représentent un investissement initial plus élevé, mais ont une durée de vie plus longue. De plus, il est essentiel de prendre en compte les coûts liés à l’achat de médicaments contre la douleur, aux bouillottes pour soulager les crampes, et éventuellement aux remplacements de draps, de vêtements, et de sous-vêtements. Cette inaccessibilité financière peut conduire à des choix difficiles, comme la réutilisation de produits non hygiéniques ou la limitation des dépenses sur d’autres besoins essentiels. Cette insécurité menstruelle aussi appelée précarité menstruelle fait référence à la situation où certaines personnes, en particulier celles à faible revenu ou vivant dans des circonstances précaires, ont un accès limité ou difficile aux produits menstruels et aux installations d’hygiène nécessaires pour gérer leurs menstruations de manière saine et respectueuse de leur dignité.

Avant, la TVA à 21 %, qualifiée de « taxe rose », était appliquée aux protections menstruelles telles que les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles… Cela signifiait qu’elles étaient considérées comme des produits de luxe ou de confort plutôt que comme des produits de première nécessité. Depuis 2018, grâce au lobbying associatif, une réduction du taux à 6 % est appliquée à ces biens de première nécessité reconnaissant ainsi leur importance pour la santé et le bien-être des femmes.

Des pistes pour agir

Informer davantage : sensibiliser, en particulier les jeunes qui ont leurs premières menstruations, sur la manière de gérer leurs règles de manière appropriée et hygiénique afin d’éviter les problèmes de santé potentiels mais aussi sur les défis financiers liés aux menstruations.

Collecter et distribuer gratuitement des produits menstruels : garantir l’accès dans les écoles, les refuges pour sans-abri, les prisons et d’autres établissements des produits menstruels gratuits aux personnes dans le besoin.

Répertorier les endroits où les protections hygiéniques sont en libre accès. Actuellement, grâce au projet « sang soucis » plusieurs institutions mettent à disposition des serviettes au sein de leurs locaux. Malheureusement, ils ne sont pas répertoriés sur une plateforme, comme Bruzelle a pu le faire.

Favoriser l’accès à des installations sanitaires: faciliter la gestion des menstruations de manière propre et sécuritaire pour les personnes qui vivent dans des conditions précaires (comme les sans-abri, les détenues ou les réfugiées…).

Démystifier les menstruations et briser la stigmatisation via des campagnes de sensibilisation: encourager le dialogue sur le sujet et rappeler que les menstruations sont un phénomène naturel. 

Un peu d’inspiration…

  • À lire :

2017, Élise Thiébaut, « Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font ».

Avec une version pour les adolescent·e·s : « Les Règles… quelle aventure ! ».

  • À regarder :

« 28 jours » documentaire réalisé et écrit par Angèle Marrey.