Définition

Les familles monoparentales se composent d’un parent assumant seul·e la responsabilité principale des enfants, qu’il s’agisse d’une mère ou d’un père. Cependant, statistiquement, ce sont majoritairement les femmes qui se retrouvent à la tête de ces foyers. Cette situation découle souvent de divers facteurs tels que le divorce, le décès d’un·e des deux conjoint·e·s ou la décision de devenir parent·e seul·e.

BRIBES DE Récits

« Deux parents c’est généralement deux rentrées d’argent. Les charges mensuelles sont divisées en deux. Dans la monoparentalité, tout est à ta charge. Et s’il existe des aides et avantages de l’État, dès qu’on dépasse un certain seuil, ces avantages disparaissent. Pourtant, on calcule en oubliant de tenir compte qu’il n’y a qu’un seul salaire. Quand bien même celui-ci serait un peu au-dessus du seuil, il couvre difficilement tous les frais de la famille. À deux, on peut faire des économies, mettre un peu de côté, mais seul·e on jongle constamment pour tout couvrir. C’est une énorme charge mentale, en plus de tout ce à quoi l’on doit penser en tant que parent, en tant que travailleuse et en tant que femme, car on est des mères, mais on reste avant tout des femmes. »

« En tant que maman solo, j’ai un accès limité aux soins de santé. Je veille surtout à ce que mon fils puisse être correctement pris en charge : médecin, appareil dentaire, lunettes. En ce qui me concerne, je dois avouer que souvent je fais l’impasse sur un suivi médical. Le dentiste, l’ophtalmologue, la dermatologue… Je n’y vais pas toujours. Pourtant ce sont des choses basiques, je ne parle pas de luxe. Par ailleurs, l’accès à la culture et au sport est limité pour les parents seuls. J’aurais voulu que mon fils suive des cours de musique et/ou de langue, mais c’est impossible car hors-budget. »

UN PEU DE RECUL

Les familles monoparentales, où souvent une maman ou un papa élève seul·e les enfants, sont vraiment importantes pour comprendre comment le genre, l’argent et la manière dont la société est organisée se croisent. Dans une approche féministe, ces familles montrent comment les différences de traitements hommes-femmes dans le travail et l’argent ont un gros impact sur les situations financières respectives. Les salaires moins élevés pour les femmes à cause de traitements injustes rendent ces familles plus fragiles financièrement. Les règles mises en place par les gouvernements ne sont pas toujours bien adaptées à leurs besoins spécifiques. Une idée importante du féminisme économique critique, c’est qu’il faut vraiment regarder en détail comment l’argent et les règles de la société affectent ces familles, et modifier ces règles pour une plus grande inclusivité et davantage de justice. Pour aider ces familles, des règles et des changements dans la société qui soient justes pour tout le monde sont donc nécessaires, en reconnaissant le travail important, mais souvent oublié que font ces femmes à la maison pour élever leurs enfants (care et travail domestique gratuit).

Des pistes pour agir

La grande difficulté pour un·e parent·e seul·e, c’est de devoir tout assumer : les factures, les budgets de la famille, les déplacements, les loisirs des un·e·s et des autres… TOUT !

Il est primordial d’aborder le concept de famille de manière large, de réfléchir et de penser à toutes les formes de famille existantes et non uniquement au traditionnel un papa + une maman avec trois enfants et un labrador. De cette manière, la variété des réalités de vie et des besoins peut être plus facilement identifiée et des pistes de solution concrètes peuvent être plus aisément proposées ou mises en place.

Se renseigner sur les soutiens financiers disponibles: explorer les différentes aides sociales existantes. En plus des allocations familiales et des pensions alimentaires, il existe plusieurs soutiens permettant de réduire le montant des dépenses du quotidien. Il est possible de se renseigner auprès de la mutualité, auprès d’assistant·e·s sociales en Centres de planning familial, ou encore auprès des services sociaux de la Province ou de la Ville.

Défendre l’accès à des logements décents et abordables : se loger lorsque l’on ne dispose que d’un revenu et que l’on est responsable de plusieurs bouches à nourrir représente un véritable défi. L’accès au logement est de plus en plus difficile pour de nombreuses personnes, mais particulièrement pour les familles monoparentales qui ont souvent besoin de plusieurs chambres.

Rejoindre les réseaux de soutien communautaire: se rencontrer, échanger sur ses réalités de vie et surtout se serrer les coudes permet de récupérer de la puissance et du pouvoir d’agir. Les groupes de soutien et les réseaux associatifs proposent un accueil chaleureux, mais aussi des solutions d’entraide, de véritables ressources pour les mères solos.

Partager la garde des enfants: réclamer des services de garde d’enfants de qualité et abordables ! Afin de pouvoir travailler, poursuivre des études ou tout simplement souffler. Il est nécessaire d’encourager des politiques de soutien à la garde d’enfants.

Un peu d’inspiration…