Définition 

Les congés thématiques sont des congés spéciaux que les travailleur·euse·s peuvent prendre pour prendre soin de proches (enfants, grands-parents, etc.). Il s’agit d’une interruption de carrière soustraite au temps de travail salarié.

Ils sont de différents types : le congé parental qui permet de s’occuper des enfants ; le congé pour assistance médicale qui permet s’occuper d’un membre de la famille malade ; le congé pour soins palliatifs qui permet de rester aux côtés d’une personne ayant une maladie en phase terminale.

BRIBES DE Récits

« Mon mari est indépendant, il gagne bien sa vie, mais il travaille non-stop. Moi, je suis salariée. Vu mes avantages liés au salariat, on a décidé que ce serait moi qui diminuerais mes heures pour m’occuper de notre fils. Donc j’ai pris dans un premier temps un congé parental puis un crédit-temps. Cela n’a pas été bien vu sur mon lieu de travail, ma direction m’a dit : “J’accepte, mais il ne faudra pas t’étonner si un poste plus intéressant te passe sous le nez”. »

« Lorsque j’ai eu mon premier bébé, j’ai fait la demande pour bénéficier du “congé d’allaitement” ce qui a prolongé mon congé parental de 2 mois. J’ai été effarée quand j’ai reçu ma rémunération de la mutuelle durant ces deux mois. 60 % de mon salaire. Dans le contexte actuel d’inflation en Belgique, je me suis demandé comment les mères vivant seules et devant assumer toute la charge financière s’en sortent… »

UN PEU DE RECUL

A l’instar de nombreux autres milieux, le sexisme s’infiltre aussi dans le domaine des congés thématiques. Bien souvent, ce sont les femmes qui le sollicitent pour raison parentale ou d’assistance médicale. Cela peut s’expliquer notamment par le fait qu’elles sont considérées comme étant naturellement plus douées pour s’occuper des enfants et des personnes âgées/malades. Il est encore trop régulièrement « mal vu », pour un homme, de décider d’interrompre sa carrière pour s’occuper des enfants ou des personnes malades. La faute au poids des stéréotypes de genre qui voudraient qu’un « bon père de famille » ramène de quoi garnir la table et des rentrées suffisantes pour mettre sa tribu à l’abri. Cela induit que les femmes occupent plus souvent des emplois à temps partiel que les hommes. Ces congés peuvent avoir un impact délétère sur l’évolution professionnelle des femmes (comme passer à côté d’opportunités par exemple), mais aussi directement sur leur situation financière. En effet, la diminution de revenus engendre une perte de salaire, qui n’est pas compensée par l’éventuelle allocation de l’ONEM. L’impact économique des congés thématiques pour les femmes dépend de différents facteurs : quel type de congés, quelle durée, quel type de carrière ? Ils peuvent être une bonne alternative afin de concilier vie privée et vie professionnelle, si ce n’était toujours les mêmes qui y ont recours.

Des pistes pour agir

Encourager les hommes à prendre des congés thématiques : au sein de la sphère professionnelle, pousser les employeurs à permettre aux hommes et aux pères d’opter pour un congé thématique parental. De façon générale, valoriser la prise de congés thématiques par les hommes.

Demander de l’aide pour s’orienter dans les différentes possibilités d’interruption de carrière : entre les congés thématiques, les congés sans solde, les congés d’allaitement, parentaux, pour raisons impérieuses, etc. Il y a de quoi s’y perdre ! Les syndicats, les délégué·e·s syndicaux au sein des établissements et institutions, les assistant·e·s sociales de Centres de Planning Familial, les mutualités peuvent être des ressources précieuses pour trouver les informations adéquates, mais aussi pour aider et accompagner dans les démarches.

Prendre le temps de discuter au sein du couple : qui va prendre le congé ? Ne pas considérer de manière automatique que c’est la femme qui va le solliciter ce qui perpétue des inégalités de genre.

Un peu d’inspiration…