Définition 

Être dépassé·e, manquer de ressources pour faire face ; état d’épuisement physique, psychologique et émotionnel intense lié à la parentalité (« être un parent parfait »). Cet état peut se manifester par des troubles du sommeil, des pleurs fréquents, désinvestissement du lien avec son enfant, des difficultés à créer du lien, de la culpabilité ou un manque d’énergie.

BRIBES DE Récits

« Je n’arrive plus à concilier mes rôles de maman et de travailleuse. Ma patronne m’a demandé de participer à une réunion très importante en soirée, je n’ai pas su lui dire non. J’ai dû trouver une solution de dernière minute pour faire garder mes enfants, les grands-parents n’étaient pas disponibles, la baby-sitter non plus… J’ai alors sollicité mon voisin, il a été un peu surpris, mais il a accepté et était plutôt content. Heureusement, nous nous entendons bien et c’est une personne de confiance… »

« Je suis perdue et épuisée face aux conseils que l’on me donne pour bien élever mes enfants. J’ai acheté de nombreux livres sur l’éducation bienveillante, je programme une multitude de sorties avec eux, je les ai inscrits à des stages et à des activités extrascolaires très onéreuses. J’essaye de faire au mieux, mais je ne les sens pas épanouis, je ne me sens pas à la hauteur… »  

« Quand j’arrive à la maison après une journée de travail, j’ai l’impression que je recommence une autre journée. Je dirais même que j’ai l’impression qu’il y a trois journées dans une seule : avant d’arriver au travail, c’est le moment où je dois apprêter les enfants et les conduire à l’école; pendant le travail et après le travail, c’est le moment où l’on doit faire les devoirs, les activités extrascolaires, le repas et le bain. Parfois, je perçois ma journée de travail comme plus reposante que mes journées à la maison, pourtant je ne suis pas payée pour cela !! »

UN PEU DE RECUL

Le burn-out parental est plus souvent présent chez les femmes. Cela s’explique notamment par les inégalités au niveau de la répartition des tâches ménagères et de la charge mentale qui sont généralement plus importantes pour elles malgré leur investissement sur le marché du travail depuis les années 70. De plus, les femmes sont particulièrement les cibles d’injonctions liées à « comment être une bonne mère ». Ces pressions, qui sont d’autant plus fortes avec les réseaux sociaux, concourent à l’apparition du burn-out parental. Cet état d’épuisement n’est pas sans conséquence sur leur situation financière. Dans ce cas, il est très fréquent que les personnes soient amenées à diminuer leur temps de travail, voire même à stopper leurs activités professionnelles, ce qui amène à son tour une perte de revenu. Dans le cas de maladie longue durée, les personnes recevront une indemnité de la mutuelle, mais celle-ci ne couvrira pas la perte de salaire. Cette période peut constituer un frein dans l’évolution de la carrière des femmes, mais peut aussi avoir, à plus long terme, un impact sur le montant de leur pension. De plus, la prise en charge du burn-out peut être coûteuse, car elle nécessite souvent le suivi de professionnel·le·s (psychologues, sophrologues, médecins, etc.). Le burn-out est donc lié à des conséquences économiques négatives particulièrement pour les femmes.

Des pistes pour agir

Les femmes et minorités de genre peuvent améliorer leur sécurité financière, leur qualité de vie et leur capacité à atteindre leurs objectifs personnels et professionnels en portant une vigilance particulière à certains aspects :

Reconnaître que l’on est peut-être en train de vivre un burn-out : cette étape peut être difficile dans une société qui considère que c’est naturel/inné qu’une femme s’occupe de ses enfants. En effet, le burn-out peut être perçu comme un signe de faiblesse, ce qui est socialement difficile à assumer, d’autant plus qu’il n’est pas une maladie facilement reconnue. Il est donc important de se sentir légitime à vivre cet état. Certains signes liés aux burn-out peuvent nous interpeller et nous aider à l’identifier : fatigue extrême, irritabilité, nervosité, sensibilité accrue, etc.

Actionner le soutien de professionnel·le·s : médecin traitant, psychologue, thérapeute sont autant de ressources pouvant aider à y voir plus clair, à mettre en place des stratégies pour faire face à l’épuisement. Des services de garderies, des activités d’occupations de temps libre, les maisons de jeunes, écoles de devoirs, etc. peuvent également être des endroits ressources pour prendre le relais avec les enfants.

Échanger avec des personnes étant passées par là: pouvoir mutualiser les expériences vécues permet souvent d’être rassuré·e, cela prodigue du réconfort et favorise également les transmissions d’astuces et de solutions. Cela peut être via des groupes de paroles ou sur des forums en ligne.

Questionner la conciliation vie privée — vie professionnelle: recourir aux congés thématiques, voir avec l’employeur pour adapter les horaires de travail, etc.

Établir des limites: oser dire non. Ne pas se surcharger de responsabilités, ce qui engendre de la pression, essayer de déléguer des tâches et se permettre de refuser des engagements.

Prendre du temps pour soi: solliciter l’entourage pour veiller aux enfants un moment, planifier et s’aménager des moments de détente ou de loisirs pour se ressourcer, etc.

Se donner un droit à l’erreur : se tromper n’est pas un échec, mais est un apprentissage. Se détacher de la course à la perfection immédiate pour aller vers une pleine acceptation de soi.

S’appuyer sur le co-parent : communiquer sur les difficultés éprouvées. Envisager l’éducation et le soin porté aux enfants comme un véritable travail d’équipe.

Soigner sa santé et l’hygiène de vie: manger le plus sainement possible, s’aérer, faire de l’exercice, dormir suffisamment, sont des éléments qui peuvent aider à retrouver une énergie et de bien savoir gérer son stress.

Un peu d’inspiration…